Géraldine GILBERT
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Géraldine GILBERT
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Confiance en soi et croyances limitantes chez les femmes


La confiance en soi joue un rôle crucial dans l'épanouissement personnel et professionnel. Or, de nombreuses études révèlent qu’un manque de confiance tend à toucher disproportionnellement les femmes. Une enquête récente menée en France montre par exemple que seulement 5,9 % des salariées interrogées affirment n’avoir jamais eu de problèmes de confiance en elles au travail – ce qui signifie que plus de 9 femmes sur 10 avouent douter régulièrement de leurs capacités, se sentir illégitimes ou ne pas oser s’affirmer dans le milieu professionnel. Ce constat invite à s’interroger : quelles sont ces croyances limitantes qui minent la confiance en soi des femmes, et avec quelles conséquences concrètes ? 

Les croyances limitantes sont des convictions profondément ancrées qui brident le potentiel d’une personne en lui faisant croire qu’elle n’est pas capable ou pas légitime dans certains domaines. En somme, elles dressent « des obstacles, certes imaginaires mais tout de même bien ressentis, sur notre parcours d’évolution », et nous « immobilisent dans un carcan » de principes et de jugements intériorisés.

Chez les femmes, ces croyances prennent souvent racine dans des stéréotypes de genre et des messages reçus dès l’enfance. Elles peuvent se manifester par de l’autocensure, de la prudence excessive, une peur de l’échec ou le sentiment de ne « pas être à la hauteur ».

Dans les sections qui suivent, nous examinerons d’abord l’impact de ces croyances limitantes sur la vie des femmes – qu’il s’agisse de la carrière professionnelle, de la vie personnelle ou de la santé psychologique. Nous analyserons ensuite en détail les mécanismes psychologiques, sociaux et éducatifs qui favorisent l’installation de ces croyances chez les femmes plus que chez les hommes. Enfin, un court récit métaphorique viendra illustrer de manière parlante comment ces mécanismes opèrent insidieusement.

Les conséquences concrètes sur la vie des femmes

Les doutes liés au manque de confiance en soi ont des répercussions bien réelles, dans tous les aspects de la vie d’une femme. Des statistiques actuelles permettent d’en mesurer l’ampleur, que ce soit dans la sphère professionnelle, dans la vie personnelle et familiale, ou sur la santé mentale et le bien-être psychologique.

  • Freins dans la vie professionnelle
    Dans le monde du travail, les croyances limitantes agissent comme un plafond invisible. Par exemple, de nombreuses femmes s’auto-censurent devant une offre d’emploi : un célèbre rapport de la Harvard Business Review a révélé que les hommes tentent leur chance dès qu’ils remplissent environ 60 % des critères, là où les femmes attendent d’en remplir 100 % avant de postuler hbr.org. Ce manque d’audace, issu du doute, peut priver les femmes d’opportunités d’évolution. De même, lorsqu’il s’agit de négocier une augmentation de salaire ou une promotion, elles se montrent souvent plus hésitantes : seulement 38 % des femmes disent se sentir à l’aise pour négocier leur salaire, contre 53 % des hommes figures.hr. Cette moindre propension à « se vendre » et à réclamer ce qui leur est dû contribue, en partie, à la persistance d’écarts de rémunération.
    Par ailleurs, un sentiment très répandu chez les femmes actives est celui de l’imposteur – l’impression de ne pas mériter ses succès, d’être une fraude sur le point d’être démasquée. Près de 72 % des femmes interrogées dans une étude internationale affirment éprouver ce syndrome de l’imposteur dans leur vie professionnelle business-review.fr. Ce phénomène intangible a des effets bien concrets : il pousse à refuser des responsabilités par crainte de ne pas être à la hauteur, à ne pas mettre en avant ses réussites, voire à s'épuiser à vouloir prouver sa légitimité. En somme, les croyances limitantes freinent l’ambition et l’épanouissement de carrière. Il n’est donc pas surprenant qu’en 2014, 38 % des femmes déclaraient elles-mêmes avoir moins d’ambition que les hommes ipsos.com – une perception qui témoigne de l’intériorisation de certains stéréotypes, plus que d’un manque de talent réel.
  • Ligne Vie personnelle et familiale impactée
    Les effets des croyances limitantes débordent largement du cadre professionnel pour toucher la vie personnelle et les choix de vie.
    L’équilibre entre vie familiale et carrière, notamment, est l’objet de nombreux doutes intériorisés. Ainsi, 44 % des femmes (contre 37 % des hommes) pensent qu’on ne peut pas être une bonne mère sans faire de sacrifices professionnels significatifs ipsos.com. De même, un Français sur trois estime qu’une femme ne peut réussir pleinement à la fois sa vie professionnelle, sa vie de mère et sa vie amoureuse ipsos.com. Ces idées reçues, largement partagées, créent une pression énorme sur les femmes qui tentent de « tout concilier ». Elles intègrent qu’en s’investissant dans un domaine, elles négligent forcément un autre – engendrant culpabilité et sentiment d’échec malgré leurs accomplissements.

    Un autre effet fréquent des croyances limitantes est la difficulté à s’affirmer et à poser des limites. Près de la moitié des femmes interrogées (46,5 %) avouent ainsi avoir du mal à dire non, à imposer leurs limites et à s’affirmer vis-à-vis des autres joinmisfit.com.
    Ce manque d’assertivité peut conduire à une surcharge de tâches (prendre en charge la majorité des corvées domestiques, accepter du travail additionnel par peur de décevoir, etc.) et in fine à un déséquilibre vie professionnelle/vie privée. Il ressort qu’environ 47 % des femmes ont tendance à se sur-investir dans le travail aux dépens de leur vie personnelle joinmisfit.com – souvent parce qu’elles ressentent le besoin de faire leurs preuves en permanence ou de satisfaire les attentes des autres.
    Cette sur-sollicitation de soi, couplée à la culpabilité de ne jamais en faire assez, érode peu à peu la qualité de vie personnelle (loisirs sacrifiés, charge mentale accrue, fatigue…).
    En bref, les croyances limitantes peuvent enfermer les femmes dans un rôle de « superwoman » épuisant, où le droit à l’erreur et au repos n’a plus sa place.
  • Répercussions sur la santé mentale
    Les conséquences les plus alarmantes des croyances limitantes apparaissent sans doute dans le domaine de la santé mentale. Vivre dans le doute de soi permanent et sous la pression d’injonctions impossibles à satisfaire conduit à un stress psychologique chronique. Les données de santé publique montrent d’ailleurs une nette disparité entre les sexes en termes de troubles psychiques : en France, 17 % des femmes de 18 à 75 ans ont connu un épisode dépressif caractérisé au cours des 12 derniers mois, contre 10 % des hommes france-assos-sante.org. De même, les troubles anxieux touchent bien plus souvent les femmes que les hommes, et celles-ci évaluent significativement plus mal leur état de bien-être mental france-assos-sante.org. Bien sûr, de multiples facteurs peuvent expliquer ces écarts, y compris des éléments biologiques et hormonaux. Cependant, les spécialistes soulignent que les facteurs psychosociaux jouent un rôle prépondérant. Comme le note le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre, « la place et le rôle que la société accorde à chacun conditionne le développement de la personnalité, provoquant (…) des vulnérabilités. » En clair, l’héritage d’un modèle patriarcal et de ses attentes pèse sur la santé mentale des femmes france-assos-sante.org. Il pèse sur elles une triple exigence : être à la fois une mère irréprochable, une conjointe dévouée et une professionnelle exemplaire – une pression difficile à supporter psychiquement.
    Le syndrome de l’imposteur évoqué plus haut illustre bien comment ces mécanismes psychologiques minent le bien-être. Ne pas parvenir à reconnaître sa propre réussite et vivre dans la peur de l’échec conduit à une anxiété accrue, à un manque d’estime de soi et parfois à la dépression. Les femmes concernées osent moins chercher du soutien de peur d’avouer leurs faiblesses, ce qui aggrave le problème. Des recherches indiquent que ces sentiments d’illégitimité peuvent entraîner épuisement professionnel (burn-out) et incapacité à profiter de ses accomplissements santemagazine.fr.
    À long terme, l’association de stress chronique, de surcharge et d’auto-dépréciation peut conduire à de véritables troubles (dépression, troubles anxieux, risques suicidaires). À l’échelle mondiale, certains parlent même d’une « crise de l’amour de soi » chez les femmes : un rapport international soutenu par l’OMS a révélé qu’une femme sur deux, dans un échantillon de 22 000 participantes à travers 21 pays, éprouve davantage d’auto-doute que d’amour-propre prnewswire.com. Ce chiffre frappant témoigne de l’universalité du phénomène et de son impact sur le bien-être émotionnel de nombreuses femmes.

À voir absolument : "Travail : double peine pour les femmes ?"

Dans ce documentaire percutant diffusé dans l’émission DébatDoc, le voile est levé sur une réalité que beaucoup vivent, mais que peu osent questionner frontalement : le monde du travail reste un terrain miné pour les femmes. Entre plafond de verre, surcharge mentale, auto-censure, inégalités salariales et croyances profondément ancrées sur ce que « doit » ou « peut » une femme dans sa carrière, ce film propose une plongée lucide et sans détour dans les mécanismes visibles… et invisibles.

Ce n’est ni une leçon de morale, ni un discours victimaire : c’est un miroir, puissant et révélateur, de ce qui freine encore aujourd’hui l’épanouissement professionnel de nombreuses femmes. Et spoiler : ce ne sont pas (que) les autres, mais aussi des croyances limitantes que l’on porte parfois sans même s’en rendre compte.

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Les racines d’un manque de confiance : éducation, société, psychologie

Pourquoi les femmes sont-elles plus en proie à ces croyances limitantes que les hommes ? La réponse se trouve dans une combinaison de facteurs éducatifs, sociaux et psychologiques qui, ensemble, façonnent dès le plus jeune âge un certain rapport à soi. Entrons dans les détails de ces mécanismes d’installation du doute.

  • Éducation différenciée et intériorisation précoce
    Les différences de confiance en soi s’observent très tôt, ce qui suggère le rôle majeur de l’éducation et de la socialisation dans l’enfance.
    De nombreuses petites filles reçoivent – souvent inconsciemment – des messages différents de ceux adressés aux garçons.
    Une enquête menée par Ipsos en France a mis en évidence que les parents ne transmettent pas les mêmes valeurs selon le sexe de l’enfant : par exemple, seulement 61 % des femmes disent qu’on leur a inculqué la confiance en soi pendant leur enfance, contre 73 % des hommes ipsos.com. De même, l’esprit de compétition et l’envie de se dépasser ont été encouragés chez bien moins de filles (32 % et 49 % respectivement) que chez les garçons du même âge (48 % et 62 %) ipsos.com.
    Autrement dit, moins d’une femme sur deux estime avoir reçu, dès l’enfance, les encouragements à s’affirmer et à oser se mettre en avant, alors que c’est le cas pour une nette majorité d’hommes. Plus inquiétant encore, ces écarts non seulement perdurent, mais semblent se creuser chez les jeunes générations : parmi les 18–29 ans, elles ne sont plus que 64 % à juger que leurs parents leur ont transmis la confiance en soi, contre 80 % des jeunes hommes du même âge ipsos.com.

    Les effets de cette éducation genrée se manifestent à l’adolescence. Déjà dans la tranche d’âge 10–14 ans, on constate que le manque de confiance en soi est rapporté beaucoup plus fréquemment chez les filles (73 %) que chez les garçons (64 %) hrsquare.be. Puis, à mesure qu’elles grandissent, l’estime de soi des jeunes filles a tendance à diminuer. En Belgique, une étude sur la Génération Z a montré que parmi les filles de 20–24 ans, seulement 48 % déclarent avoir une image positive d’elles-mêmes, contre 62 % quelques années plus tôt chez les 10–14 ans hrsquare.be. L’écart de confiance avec les garçons se creuse nettement durant l’adolescence, période critique où se construisent les aspirations : 51 % des adolescentes disent douter fortement de leur réussite future, contre 38 % des garçons du même âge hrsquare.be. Cet écart qui s’installe tôt tend ensuite à se maintenir à l’âge adulte. On voit bien ici l’impact des messages implicites reçus durant l’enfance : si les filles sont moins encouragées à prendre des risques, à exprimer leurs opinions ou à valoriser leurs succès, elles risquent d’aborder l’âge adulte avec un capital de confiance fragilisé.
    On parle parfois du « syndrome de la bonne élève » pour décrire ce phénomène : la petite fille modèle apprend à suivre les règles, à viser la perfection et à satisfaire les attentes, quitte à développer une peur profonde de l’échec et de la désapprobation. À l’école, les filles brillent souvent académiquement, mais dès qu’il s’agit de se projeter dans des choix de filières ou de carrières audacieux, beaucoup vont s’auto-limiter. Des études montrent par exemple qu’à niveau objectif égal, les adolescentes s’orientent moins vers les filières scientifiques ou techniques que les garçons, en partie parce qu’elles manquent de confiance en leurs capacités dans ces domaines ipsos.comlefigaro.fr. Là encore, la socialisation initiale joue un rôle : si une jeune fille n’a pas été encouragée à persévérer en mathématiques ou si elle a intégré l’idée (fausse) que « les sciences, c’est pour les garçons », elle risque de se détourner de ces voies même si elle en a le potentiel. En ce sens, l’éducation genrée dès l’enfance sème les graines des croyances limitantes qui freineront plus tard de nombreuses femmes.
  • Injonctions sociales et stéréotypes de genre
    Au-delà de la famille, la société dans son ensemble véhicule des normes et stéréotypes qui influencent la confiance en soi des femmes. Malgré les avancées en matière d’égalité, des messages implicites continuent de suggérer que certaines qualités ou rôles seraient « naturellement » féminins (douceur, discrétion, soin des autres) tandis que d’autres seraient l’apanage des hommes (leadership, ambition, expertise technique). Ce conditionnement social crée un terreau fertile pour les croyances limitantes collectives. Par exemple, l’imaginaire collectif a longtemps laissé entendre que les filles seraient moins douées en mathématiques et en sciences – une prophétie auto-réalisatrice qui affecte la perception qu’elles ont de leurs propres capacités. À 15 ans, même parmi les élèves brillants, les filles ont en moyenne moins confiance dans leur aptitude à résoudre des problèmes scientifiques que les garçons, et elles éprouvent un fort sentiment d’anxiété vis-à-vis des mathématiques lefigaro.fr. Elles osent moins expérimenter et se tromper (étapes pourtant essentielles de l’apprentissage), par crainte de l’échec ou du jugement, là où les garçons se permettent davantage d’essais-erreurs lefigaro.fr. Une étude de l’OCDE a ainsi souligné que les jeunes filles très performantes s’autocensurent parfois dans les domaines scientifiques, ce qui contribue à ce qu’on ne compte que 14 % de femmes dans les filières d’études supérieures en mathématiques, physique ou informatique, contre 39 % d’hommes lefigaro.fr. Le poids des stéréotypes de genre peut donc détourner les femmes de certaines carrières et entamer leur confiance dans des domaines entiers.
    Un autre type d’injonction sociale tenace concerne le comportement attendu des femmes. La société valorise souvent chez elles la modestie, la gentillesse, le dévouement – parfois au détriment de l’affirmation de soi. Une femme sûre d’elle et affirmée risque d’être étiquetée d’« arrogante » ou d’« autoritaire », là où le même trait sera perçu comme du leadership naturel chez un homme. Cette peur d’être mal jugées conduit de nombreuses femmes à retenir leurs élans, à modérer leurs propos ou à sous-estimer leurs réussites pour paraître modestes. Par exemple, dans le contexte professionnel, les femmes qui osent négocier fermement sont encore souvent mal perçues. Une coach en négociation rapporte que même des femmes compétentes et ambitieuses arrivent en entretien « submergées par le stress et la culpabilité » au moment de parler salaire, tant elles redoutent d’être vues comme trop exigeantes ou agressives. Ce conditionnement social à la “docilité” les place en position d’infériorité dès le départ face à des homologues masculins éduqués, eux, à mettre en avant leurs mérites sans complexe.
    Enfin, les injonctions contradictoires pesant sur les femmes (évoquées dans la partie santé mentale) relèvent aussi de normes sociales bien ancrées. L’inégalité persistante dans la répartition des rôles familiaux continue de transmettre l’idée qu’une femme doit assumer la majorité des tâches domestiques et éducatives, même si elle travaille à plein temps. La norme de la « femme parfaite » implique exceller sur tous les fronts, ce qui est irréaliste et éreintant. Pour 85 % des femmes interrogées lors d’un sondage, il existe au moins une de ces croyances limitantes avec laquelle elles sont d’accord (par exemple, “on ne peut pas avoir une carrière réussie sans sacrifier sa vie de famille” ou vice-versa) ipsos.com. Preuve que ces stéréotypes sont intériorisés par les femmes elles-mêmes, et pas seulement projetés par les hommes. Tant que la société continuera de véhiculer ces images et attentes biaisées, les femmes devront déployer des efforts conscients pour ne pas y conformer leur estime d’elles-mêmes.
  • Biais cognitifs et auto-sabotage psychologique
    Les mécanismes psychologiques viennent renforcer et perpétuer l’effet des facteurs précédents. Parmi eux, on trouve toute une série de biais cognitifs qui affectent la façon dont les femmes évaluent leurs propres capacités. Le plus notable est sans doute la tendance à l’auto-dépréciation. Des recherches en psychologie ont montré que les femmes, plus souvent que les hommes, ont un biais consistant à minimiser leurs réussites et à internaliser leurs échecs. Par exemple, lorsqu’une femme réussit un projet, elle aura plus tendance à attribuer ce succès à des facteurs externes (la chance, l’aide d’autrui, des circonstances favorables) plutôt qu’à ses compétences propres – un trait beaucoup moins prononcé chez les hommes santemagazine.fr. Inversement, en cas d’échec ou de contre-performance, les femmes auraient davantage tendance à se remettre elles-mêmes en question, là où un homme incriminera plus volontiers des facteurs extérieurs. Ce déséquilibre dans l’attribution des causes nourrit évidemment les croyances limitantes : chaque réussite est relativisée (« ce n’était pas vraiment grâce à moi »), tandis que chaque revers vient confirmer l’idée « je ne suis pas assez bonne ». Ce biais de perception fausse la confiance en soi, en empêchant les femmes de capitaliser psychologiquement sur leurs succès.
    Un autre biais documenté est celui de l’auto-évaluation inférieure. Des études expérimentales ont montré que, face à un test ou dans le milieu professionnel, les femmes s’évaluent souvent moins compétentes qu’elles ne le sont en réalité, surtout dans des domaines stéréotypés masculins. Ainsi, à performance égale, elles se donnent des notes plus basses que les hommes. Une recherche suisse a mis en lumière que les jeunes filles estimaient systématiquement leurs compétences en mathématiques plus défavorablement que les garçons ayant les mêmes résultats objectifs dievolkswirtschaft.ch. Ce phénomène s’observe aussi dans le monde du travail : des évaluations ont relevé que des femmes sous-estiment leur niveau de compétences techniques ou managériales par rapport à l’évaluation qu’en font leurs collègues et supérieurs shs.cairn.info. À l’inverse, les hommes ont plutôt tendance à sur-estimer légèrement leurs aptitudes. Ces biais d’auto-jugement signifient que beaucoup de femmes partent avec un désavantage psychologique infondé – une sorte de « doute par défaut » – qui peut les empêcher de saisir des défis à leur portée.
    Le syndrome de l’imposteur, déjà évoqué, synthétise plusieurs de ces mécanismes : difficulté à internaliser le succès, peur constante d’être exposée comme illégitime, perfectionnisme excessif pour compenser un sentiment d’incompétence, etc. Identifié pour la première fois dans les années 1970 par des psychologues, ce syndrome a été jugé plus fréquent chez les femmes en raison précisément des croyances sociétales inculquées aux petites filles selon lesquelles elles seraient « moins intelligentes et moins capables » que les hommes santemagazine.fr. Même si de nos jours de plus en plus de voix féminines réussissent brillamment, beaucoup de femmes continuent à ressentir intimement ce décalage entre leurs accomplissements et leur estime d’elles-mêmes. Ce syndrome illustre la dimension protectrice – mais limitante – de certains biais cognitifs : en doutant d’elles, les femmes pensent se protéger de l’échec ou de la critique (mieux vaut ne pas essayer que de risquer l’humiliation d’un échec). C’est une stratégie d’auto-préservation psychique, souvent inconsciente, mais qui se paie du prix de l’auto-sabotage. En effet, à force de ne pas oser, de repousser des projets par perfectionnisme ou de taire leurs idées par crainte d’avoir tort, les femmes peuvent passer à côté d’opportunités d’évoluer et de s’affirmer.
    Notons enfin le cercle vicieux que constituent ces biais psychologiques : moins on a confiance en soi, plus on interprète négativement le moindre feedback et plus on renforce ses croyances limitantes… ce qui entame encore la confiance. Par exemple, une femme persuadée qu’elle n’est « pas faite » pour le management interprétera le moindre regard critique sur son travail comme la preuve de son incompétence (biais de confirmation), alors qu’un homme avec le même feedback pourra le balayer d’un revers de main. Ces mécanismes intimes expliquent pourquoi il ne suffit pas de décréter rationnellement « j’ai du talent, je vais foncer » pour défaire des années de doute : il faut reprogrammer en profondeur ses schémas de pensée. Cela est possible – de nombreuses femmes y parviennent avec du soutien et du travail sur soi – mais cela demande d’abord de prendre conscience de l’existence de ces biais psychologiques.

Un conte métaphorique : l’éléphante et la corde invisible

Pour illustrer de manière imagée la force des croyances limitantes, considérons l’histoire suivante. Dans un cirque, une jeune éléphante a été attachée, dès son plus jeune âge, par une épaisse corde reliée à un piquet solidement planté.

Chaque jour, la petite éléphante tirait de toutes ses forces, sans parvenir à se libérer de son entrave. Les années passent, et l’éléphante grandit pour devenir un animal puissant de plusieurs tonnes. Pourtant, elle reste attachée docilement à son piquet par cette même corde – devenue bien mince et usée comparée à sa force.

Pourquoi l’éléphante ne s’échappe-t-elle pas, alors qu’il lui suffirait désormais d’un coup de trompe pour briser son lien ? Tout simplement parce qu’elle a intériorisé l’idée que cette corde la retenait prisonnière. Dans son esprit, inutile d’essayer : elle « sait » depuis petite que lorsqu’elle tire, la corde l’empêche d’avancer. Ainsi, l’éléphante ne tente même plus de se libérer, malgré le fait que les circonstances ont changé.

Cette parabole illustre parfaitement le pouvoir des croyances limitantes. À l’image de cette éléphante entravée par une attache invisible, de nombreuses femmes demeurent bridées par des barrières psychologiques acquises au fil du temps. Des phrases entendues durant l’enfance (« ne sois pas trop ambitieuse », « laisse les hommes décider », « sois sage et ne fais pas de vagues ») aux expériences marquantes de la vie adulte, ces messages forment autant de cordes mentales qui limitent le champ d’action. Qu’il s’agisse de la conviction de ne « pas être faite pour » tel rôle ou de l’impression de « ne pas mériter » son succès, ces entraves n’ont d’emprise que parce qu’on y croit dur comme fer. La bonne nouvelle, c’est qu’en prenant conscience de leur existence, on peut commencer à tester leur solidité – exactement comme l’éléphante pourrait, un jour, réaliser que la corde n’est qu’un leurre. L’enjeu pour chacune est de désapprendre ces croyances héritées, afin de retrouver la liberté de se définir soi-même sans ces limites illusoires.

Vers une prise de conscience libératrice

En définitive, le déficit de confiance en soi chez les femmes ne relève ni d’une fatalité biologique ni d’un manque de volonté individuelle. Il s’inscrit dans un système de facteurs qui se renforcent mutuellement – éducation genrée, injonctions sociales persistantes, biais cognitifs intériorisés. Les statistiques rassemblées dans cet article en témoignent : qu’il s’agisse d’auto-censure professionnelle, de difficultés à s’affirmer dans ses relations ou de vulnérabilités accrues face au stress et à la dépression, les croyances limitantes ont un impact tangible sur la vie des femmes. Pour autant, ce constat ne doit pas conduire au pessimisme, mais à la prise de conscience et à l’action. En effet, ce qui a été construit peut être déconstruit.

De plus en plus d’initiatives encouragent aujourd’hui les femmes à déconstruire ces schémas hérités. L’accompagnement en coaching, par exemple, offre un espace réflexif pour identifier ses croyances limitantes et apprendre à les remettre en question. Il s’agit souvent de démêler le vrai du faux dans le discours intérieur : distinguer ses compétences réelles des doutes infondés, différencier ses propres aspirations des rôles que la société a voulu assigner. Un travail sur soi permet ainsi de reprogrammer progressivement les pensées automatiques négatives. On apprend à célébrer ses réussites au lieu de les minimiser, à se donner le droit à l’erreur, et à remplacer l’autocritique permanente par une estime de soi plus objective et bienveillante.

Ce cheminement vers une confiance en soi retrouvée demande du temps et de la persévérance. Mais chaque étape – qu’il s’agisse de dire non sans culpabilité, d’oser candidater à un poste inespéré, ou simplement de se surprendre à penser « je suis capable » – est une victoire qui ouvre un peu plus le champ des possibles. Réfléchir à ses croyances, c’est déjà commencer à s’en libérer. Et au bout du compte, c’est tout un potentiel endormi qui peut se révéler : celui de femmes qui osent enfin déployer leurs ailes, affranchies des limites que d’autres (ou elles-mêmes) leur avaient imposées. En levant ces freins invisibles, chacune peut avancer vers une vie plus épanouie, en accord avec ses aspirations profondes – forte de la confiance en soi qu’elle mérite.

Sources : Les données et études citées dans cet article proviennent notamment de l’INSEE et d’organismes de sondage reconnus (Ipsos, IFOP), de publications scientifiques en psychologie, ainsi que de rapports internationaux (OMS, OECD). Elles sont référencées tout au long du texte pour encourager une réflexion informée et factuelle sur la thématique de la confiance en soi au féminin. hbr.orgfigures.hr joinmisfit.com business-review.fr ipsos.com santemagazine.fr france-assos-sante.org

Géraldine Gilbert

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